Peintures, livres d’artiste, estampes
On pourrait postuler qu’Yves Picquet travaille la peinture comme prolongement d’une réflexion sur la sérigraphie, son métier jusqu’en 2002. Avant lui, Rauschenberg ou Warhol avaient déjà invité l’univers de l’image imprimée à prendre ses aises dans l ‘espace du tableau. Ailleurs, Gerhard Richter tentait de faire des photographies par un autre moyen. La peinture, au XXe siècle, s’est vue traversée en tous sens. Chez Yves Picquet, la sérigraphie hante la pratique picturale en des régions précises : le recouvrement, la sérialité, et la transparence relative. En sérigraphie, on ne cache jamais ce qui est en dessous, les couches viennent toujours inférieures, subtilement, nourrissent les couches supérieures.Ces questions — l’oblitération, le recouvrement, la saturation, le dévoilement — sont des invariants de l’œuvre. Enfin, et cela semble logique, tout comme les strates picturales jouées entre elles, les œuvres d’Yves Picquet se pensent en archipels. Symptomatiquement, l’artiste travaille en cycles et en circulations : une série en engendre une autre, s’y glisse pour mieux s’y métamorphoser.
Yves Picquet est né en 1942, il vit et travaille à Plouédem (Finistère), France.
