©-Emilie-Jankielewicz
« On entre dans les peintures d’ Eugénie Bachelot Prévert comme dans un palais coloré, un pays de cocagne propice à de nouvelles rencontres. On y croise entre autres un loup bleu, une marquise déglinguée, des enfants qui s’embrassent, un boucher au sourire énigmatique, des personnages en métamorphose.Les figures se découpant nettement sur de grands aplats de couleur, assument leurs formes généreuses, parfois difformes.Un certain goût pour le « mauvais goût ».
Ces images, Eugénie les puisent dans son vaste panthéon personnel s’inspirant autant de peintures de la Renaissance que de photos de presse ou de famille.La peinture d’Eugénie se moquent des conventions: ici on peut s’inviter à table et mettre les pieds dans le plat; rire aux éclats, courir et s’envoler pour manger des nuages de couleurs. Il y a dans ses oeuvres les traces d’une enfance sauvage, qui se jouerait, ironiquement mais sans cynisme, des modèles établis, du savoir-faire et du bien exécuté en peinture.Pour preuve la dernière série des « Obsessions » ou certain hommes politiques sont portraiturés de manière rapide et directe, leur tête ornée d’un objet qualifiant leur bassesse et leur vulgarité.Le rire se fait jaune.Souvent, derrière l’apparence ingénuité et l’aspect comique des situations surgit un sentiment d’étrangeté.
La peinture d’Eugénie Bachelot Prévert cultive ce paradoxe : être à la fois légère, colorée, apparemment superficielle, et dans le même temps convoquer, de manière transfigurée, les menaces de notre sociétés.
Comme une invitation à rester aux aguets.
Camille Bonaldi juin 2012
Galerie Valérie Cardi
55 rue de Pfastatt
Bât 33
F. 68200 Mulhouse
Ouvert du lundi au vendredi de 15h à 18h et sur RDV
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